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Histoire et patrimoine de Villeneuve par l'ABACAV

Photo de bandeau : Le château de Villars

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A l'origine

Les origines de notre bourg ne peuvent être retrouvées dans la préhistoire, nul squelette d'animal ou outil préhistorique n'ayant été trouvés sur son sol.
Malgré une probable occupation du sol à l'âge de bronze (1800-1200 avant notre ère), il faut attendre la période romaine pour que les berges de l'Allier (Elaver en latin) soient mentionnées par Jules César dans "La guerre des Gaules" (*livre VII). César y poursuivait Vercingétorix qui alla l'attendre à Gergovie avec le résultat que l'on connait. Mais le nom de Villeneuve-sur-Allier est inconnu à cette époque et n'apparaitra que vers le XIIIe siècle.

Le site de la future Villeneuve est occupé dès le 1er siècle avant notre ère. Un premier sondage réalisé par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) en 2010 en prévision des travaux du futur contournement avait révélé des traces d'occupation du sol (*bulletin municipal juin 2017). Une deuxième campagne de fouilles beaucoup plus poussée fut réalisée par le Service Régional de l'Archéologie en 2015 et les résultats publiés en 2016. Les sites explorés, dont Les Montrues, Les Clayeux, La croix de la Bergerie, livrèrent des fragments de céramique, de meules, la présence de foyers, de fossés et de trous de poteaux, l'ensemble correspondant à de modestes occupations agricoles. Le site des Clayeux se révéla plus intéressant car y fut trouvé les fondations d'un petit temple carré et d'une galerie périphérique. Le déblaiement du fossé entourant l'enclos livra, entre autres plusieurs figurines en terre cuite dont principalement des Vénus à gaine. 

En 1863, des pièces de monnaie romaines avaient été trouvées à Villars et au lieu-dit "Les Déforges" (bulletin municipal 2008). Ces pièces furent données au musée de Moulins, mais mélangées aux trouvailles faites à Avermes, elles ne sont pas identifiables.

Quelques autres vestiges ; systèmes palissadé, lames de couteau et de ciseau, sont les témoins de l'occupation carolingienne, les premières traces de l'occupation médiévale ne débutant qu'à la fin du XIIe siècle.

L'occupation romaine amena la création de voies de communication, Les fameuses chaussées romaines. En ce qui concerne la présence de l'une de ces chaussée à Villeneuve, bien que très vraisemblable, l'existence et le tracé reste hypothétique (*L. Fanaud : Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais, Moulins 1966 p.288). Il existe en effet à la hauteur du lieu-dit "Le Moulin Neuf", à moins de 200 mètres à l'est de la route nationale, un chemin encaissé. Il marque le passage de la route royale au XVIIe siècle et sans doute celui de la chaussée romaine. Au sud de Villeneuve, la voie antique continuait en ligne droite en évitant l'arc que forme actuellement la N7 et se dirigeait vers Trévol et au de-delà vers le lieu-dit "La Rigolée" à  Avermes. 

A l'époque gallo-romaine, le centre habité est situé à Lucenay (Lucenat), au croisement des chaussées romaines allant de Bourbon l'Archambault à Decize et de Nevers à Yzeure.

Les périodes mérovingienne et carolingienne du Ve au Xe siècle ne laissèrent aucune trace sur le territoire de la future Villeneuve. La première mention, sous sa forme latine de Villa Nova, est faite par Pierre de Bellperche dans son testament connu par une copie datée de mars 1308 (*A. Tardif : Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis 77 Leiden 2009 p.386). Ce n'est cependant que par une charte datée du 12 mai 1336 que le duc de Bourbon Louis 1er reconnut aux habitants le droit à la liberté, à la franchise et à la bourgeoisie (*Bibliothèque de Moulins Manuscrit 12 - Bulletin Municipal 1998).

PIERRE DE BELLEPERCHE

Il convient maintenant de nous arrêter sur la personnalité et les activités du fondateur de Villeneuve et de préciser son origine. Le village s'établit autour d'un château et d'une chapelle batis par Pierre de Belleperche. Celui-ci étudia le droit romain à Toulouse et l'enseignat ensuite à Orléans. Sa renommée le fit choisir par le roi Philippe IV Le Bel comme légiste du Conseil et il participa de ce fait aux séances du Parlement de Paris, aux Grands Jours à Troyes et à l'Echiquier à Rouen (*J. Favier : Philippe Le Bel, Paris 1978 p.35 et Bulletin Munnicipal 1999). Du fait de ses fonctions, il éxécuta de nombreux déplacement en Berry et Auvergne en 1296, à Lausanne en 1297 et se rendit à Lyon et Arras en 1302 pour les affaires des Flandres. En cette dernière occasion, il conseilla Jacques de Châtillon dans le conflit opposant le roi de France aux villes flamandes de Bruges et Gang. Apparemment ces conseils, toujours prudents et conciliants, ne furent pas suivis. Les actions de Jacques de Châtillon entraînèrent la révolte des bourgeois et ouvriers flamands, et provoquèrent la bataille de Coutrai (Kortrijk) le 11 juillet 1302, qui vit la défaite de la chevalerie française, commandée par Robert d'Artois. Elle entraîna la mort de nombreux chevaliers dont Jacques de Châtillon et Pierre Flotte, chancelier de France (*Ed. Le Glay: Histoire des comtes de Flandres tome II p.63-83 réed. de 1886-2010 ; H. Pirenne : Histoire de Belgique 1909 Tome I p.413).

En 1300, il passa en Grande Bretagne, fit le voyage de Rome en 1301 et 1303 et accompagna le Pape Clément V en 1305 (*E. Méplain : Les jurisconsultes de l'ancien Bourbonnais, Moulins 188 p.63 et Bulletin Municipal 1999). Sa réputation de légiste dépassa les frontières du royaume car en août 1300, il fut solicité par les représentants de la cité hanséatique d'Elbing près de Dantzing (actuellement Elblag en Pologne) au sujet d'un privillège reçu de son suzerain, l'Ordre Teutonique. Ce dernier évènement nous fut renseigné par les archives de Gdansk qui nous envoya une copie de ce document. A notre grande surprise, celui-ci comportait une représentation du sceau de Pierre de Beleperche. Les diverse suppositions sur ce sceau étaient ainsi rendues caduques. Les armoiries de Pierre de Belleperche sont donc composées d'un poisson en pal tenant dans sa gueule une fleur de lys, accompagné de part et d'autre d'une rose héraldique . L'ensemble est entouré de la légende "Petri de Villaribus CEP (curie episcopi parisienis) (*A. Tardif : Bulletin Municipal avril 2010).

Les immences services rendus par pierre de Belleperche furent récompensés par le titre de chanoine de la cathédrale de Paris et en 1306 sa nomination à l'évêché d'Auxerre. La question de ses origines et liens familiaux posèrent, par le passé, de nombreuses difficultés aux différents auteurs qui tentèrent de résoudre ce problème. Les uns voulaient voir en lui un membre de la famille de Breschard, là où les auteurs de l'Ancien Bourbonnais voyaient un bâtard de Guy de Dampierre seigneur de Belleperche. La réponse est donnée par Pierre de Bellperche lui-même dans son testament où il est fait mention de ses héritiers ou successeurs de sa famille de Villars "heredibus seu succesoribus meis domus me de Villaribus" (*A. Tardif : Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis 77 Leiden 2009 p.388). Ce surnom pourrait provenir du fait qu'un autre membre de sa famille, Durand de Villars, fut chatelain de Belleperche en 1286 et 1287 (*J. Monica & B. de Fournoux : Chartes du Bourbonnais, Moulins 1952 p.274 n°207). Quant à sa date de naissance, elle pourrait se situer vers 1250 car dans un de ses cours, Pierre de Belleperche évoque la tentative d'invasion de la Savoie par l'empereur germanique Frédéric II en 1247. A son décès en 1308, il aurait donc été agé d'environ 60 ans (*A. Tardif : Bulletin Municipal avril 2010). Reste à préciser le lieu de son ensevelissement. Le dessin d'une lame funéraire de cuivre jaune à son nom et effigie fut relevé sous le banc des chantres, à gauche dans le chœur de Notre Dame de Paris (*H. Verlet : Epitaphier du Vieux-Paris. Cathédrale Notre Dame. Bibliothèque Historique de Paris 1995n°4453 B.?.mss latin 17023 n°23).  Elle comportait la mention "hic jacet - ci gît", ce qui nous pousse à croire qu'il fut bien enterré dans Notre Dame de Paris (*E. Méplain : Les jurisconsultes de l'ancien Bourbonnais, Moulins 188 p.70). Le recteur de Notre Dame fut interrogé au sujet de l'existence de ce monument mais sa réponse fut négative. Il en ignorait même l'existence.

Les détails concernant le village lui-même sont assez minces. Mis à part la charte de 1336 dans laquelle il est fait mention de "notre ville appelée Villeneuve le Duc", un parchemin de 1412 décrit par le détail la liste des paysans payant une redevance au seigneur de Villars, propriétaire terrien des environs de Villeneuve. (*Rouen Archives Municipales, Cote Montbret 308 ; A. Tardif : Bulletin Municipal novembre 2012).

Au XVe siècle fut construite la première église et s'y développa un culte marial consacré à "Notre-Dame de recouvrance".

 

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Villeneuve fut créée autour d'un château et d'une chapelle fondés par Pierre de Belleperche, conseiller du roi Philippe IV le Bel, vers la fin du treizième siècle, près de sa maison natale de Villars et de la paroisse Saint Martin de Lucenay (aujourd'hui hameau de Lucenat). Nommé évêque d'Auxerre en 1306, deux ans avant sa mort, il institua par testament une fondation de huit vicairies rattachées à sa chapelle, dont les vicaires titulaires auraient la charge de prier pour le repos de son âme.

Le seigneur de Bourbon qui favorisait le développement de cette « ville nouvelle », hérita dès 1311 de la charge de cette fondation qui lui fut transmise par Guillaume de Villars, frère de Pierre de Belleperche. Les habitants de la Villeneuve-le-Duc reçurent une charte de franchise en 1336.

Entre 1360 et 1372, le village fut incendié par les anglais, sans doute lors de la grande chevauchée du duc de Lancastre. le château, l'hospice et la première chapelle furent détruits. En ce temps-là, le duc Louis II de Bourbon qui voulait faire de Moulins sa capitale sur la rive droite de l'Allier, songea à doter sa ville d'une Collégiale dédiée à Notre-Dame; le service divin n'étant plus assuré à Villeneuve depuis sa destruction, il détourna la rente annuelle de six des vicairies de Villeneuve au profit du chapitre de sa Collégiale, et s'engagea à reconstruire la chapelle de Villeneuve pour deux vicaires (entre 1380 et 1410). Le 12 septembre 1395, Louis de Bourbon, comte de Clermont et de Forez, pair de France et seigneur des combrailles, autorise Jehan Fourin, receveur des aides de la guerre pour le roi Charles VI à construire à Villeneuve, sur le chemin qui vat à l'église de Lucenet, un nouvel hospice pour l'hébergement et le repos des pauvres passants. En contrepartie, il est exempté à perpétuité de certaines taxes. En 1478, Villeneuve comptait toujours deux vicairies, nous ignorons à quelle date elles furent dédiées à Saint Georges et à Notre-Dame de Recouvrance.

En 1567, Nicolas de Nicolay, géographe du roi Charles IX, décrit « la Villeneuve » comme un gros bourg avec paroisse, poste, vieux château ruiné, le tout contenant cinquante cinq feux (55 foyers fiscaux). La paroisse de Lucenay qui desservait la partie rurale de la commune actuelle de Villeneuve, comptait pour sa part soixante trois feux. S'il est difficile de préciser la composition moyenne d'un foyer à cette époque, la courte espérance de vie et une forte natalité , modérée par une mortalité infantile précoce, permettent d'évaluer la population de Villeneuve et Lucenay aux alentours de 500 habitants.

L'ancienne église eut sans doute à souffrir des guerres de religions, dont on sait qu'elles ravagèrent les environs de Moulins entre 1568 et 1590. Lors de la démolition en 1905 de la troisième église, celle qui précéda l’église actuelle (voir page du centenaire de l'église), des débris sculptés, rosaces et fleurons, caractéristiques du quinzième siècle furent mis à jour . La plupart de ces pierres portaient des traces d’incendie .
L'abbé Dumas à qui l'on doit la construction de l'église actuelle , exhuma de l'allée centrale de la vieille église vingt-deux squelettes réunis dans un petit espace. Leur examen révéla leur appartenance à de jeunes hommes de 20 à 30 ans, victimes d'une bataille. Au pied du maître-autel se trouvaient deux autres squelettes d'hommes plus âgés. Selon l'abbé Dumas, ces corps avaient du subir le sort funeste de leur petite armée. Peut-être en 1568 après la victoire du prince de Condé à Cognat (situé entre Vichy et Gannat), Condé écarté de Moulins par le parti catholique se serait vengé sur Villeneuve en remontant vers le Nivernais …

Les registres et archives font mention dès le XVIème siècle des hôtelleries des Trois Roys (ou des Trois Maures), de la Croix blanche et de la Tour d’Argent, du logis de l'image de Notre-Dame, situé près de la place aux foires (actuellement place du Monument aux morts de la Grande guerre de 1914-1918), du logis du Soleil et de la Maison du Dauphin dite aussi aux Trois Piliers.